mercredi 2 janvier 2013

Lettre ouverte des journalistes précaires de Radio France à la direction

 

     Vous ne nous avez pas beaucoup entendus jusqu'à présent. Enfin, à dire vrai, si.


Sur les 43 antennes locales, sur les chaînes nationales de Radio France, ce sont souvent des journalistes en CDD qui pallient les absences, renforcent les effectifs, bref comblent les trous. Et ce, à toute période de l’année - comme l'ont encore démontré les plannings de Noël dans les rédactions.


Mais vous ne nous avez pas beaucoup entendus nous plaindre : animés par la passion du métier, nous sillonnons la France, au gré des besoins, sans savoir ce que la semaine suivante nous réservera. A alterner matinales, nuit, journée, présentation, reportage. Pas de stabilité géographique, financière, pas d'assurance pour la suite. Tout cela nous le savions en "signant".

Mais le silence, la bonne volonté ont leurs limites : dans le budget 2013 de Radio France, vous évoquez d’ores et déjà une baisse de 12 % du volume de travail accordé aux journalistes précaires en CDD. 

N'y a-t-il pas d'autres moyens de faire des économies ?

Moins 12 % de CDD, cela signifie aussi une surcharge de travail pour les journalistes titulaires.

Nous demandons donc une clarification et une remise en cause de ce chiffre injuste. C'est la première fois que les journalistes en CDD de Radio France se mobilisent de la sorte. A défaut de réponses, ce ne sera pas la dernière. 


Les journalistes précaires du « planning Radio France ».

31 commentaires:

Unknown a dit…

Au planning de Radio France, je partage le message ci-dessus.

Zenzi Loose a dit…

Merci beaucoup pour cette initiative!
félicitations à ceux qui ont eu le courage de rédiger ce texte.

Et par ailleurs, ça fait du bien de savoir que je ne suis pas la seule à appréhender la situation actuelle et avenir.

A mon goût, il manque peut-être un passage sur ce qui signifie être sur le planning aujourd'hui : avoir pigé pendant des mois voire des années avant dans des conditions encore plus précaires... Pour quoi ? Une entreprise incapable de nous dire si elle aura de quoi nous nourrir le mois prochain (Et je pèse mes mots : avec 20 journées de travail sur les 4 derniers mois, c'est le Pôle Emploi ET mes parents qui me font vivre à 25 ans).

En tout cas je soutiens complètement ce texte.
Merci à ceux qui l'ont écrit.

Unknown a dit…

D'ailleurs, ça me rappelle l'épisode de la lettre ouverte des précaires qui était parue dans la presse. Est-ce qu'une ouverture au "public" (au delà d'en interne) est envisagée/geable ?

journalistesprecairesRF a dit…

@Zenzi : Témoignage édifiant qui est loin d'être isolé...
Merci du soutien. Déjà une trentaine de retours positifs en quelques heures... Il faut vraiment que tous ceux qui sont d'accord avec ce texte, pour qu'il soit légitime, nous glissent un petit message.

journalistesprecairesRF a dit…

@Jean : Cela fait partie des actions envisagées si rien ne bouge. Step by step...

Mirabelle a dit…

Je me joins à vous pour soutenir cette lettre. Il est vrai que nous avons fait un choix en toute connaissance de cause en nous engageant sur le planning. Nous savions qu'il faudrait sacrifier du temps et de l'énergie, mais nous savons aussi que nous exerçons un métier formidable.
Car nous l'exerçons bel et bien, et de toutes les manières que le permettent la radio et le web.

Si je ne me trompe pas, à l'annonce des coupes budgétaires de 2013, la direction a promis de ne pas sacrifier le "cœur de métier" et ses effectifs. La réduction de 12% de nos contrats montre un manque flagrant de considération pour les CDD qui, pourtant, participent pleinement à l'antenne, nationale ou locale.

Bref, je soutiens l'initiative de cette lettre et espère que vous récolterez toutes les réponses nécessaires à cette démarche.

monsieur x a dit…

Bonjour,
Je me joins et soutiens totalement cette démarche collective. Je suis journaliste CDD sur le "planning" de Radio France, ce qui signifie que, comme vous, j'enchaîne depuis des mois ou des années, des missions dans les différentes chaînes de notre groupe. Nous parcourons des centaines de kilomètres pour des remplacements ponctuels -quelques jours, semaines ou mois- au sein de rédactions qui deviennent les nôtres au fil du temps.
Nous présentons des journaux et des flashes, nous nous baladons micro à la main, nous nous efforçons de réaliser les meilleurs sujets possibles. Nous tâchons d'être irréprochables, et avons au-dessus de nos têtes une pression indescriptible inhérente à notre statut instable et précaire. Sur le terrain et derrière un micro, nous aussi nous représentons Radio France.
Nos auditeurs ne savent pas qu'ils entendent très souvent nos voix. Nos voix malléables, nos voix inquiètes. Nous sommes des bouche-trous. Oui, mais non. Oui, c'est un luxe aujourd'hui d'exercer le métier que nous aimons, qui pour beaucoup est une vocation, une passion, ou simplement une mission de service public partout en France. Mais non, nous ne sommes pas des pions, ou une variable d'ajustement. Nous ne faisons pas partie de la masse salariale de Radio France. Est-ce une raison pour couper notre activité? Est-ce une raison pour la diminuer alors que nous donnons beaucoup de notre temps dans ces premiers instants de notre vie professionnelle? En discutant les uns les autres, à chaque fois nous en revenons à la même chose : l'inquiétude, l'incertitude, le malaise.
Nous apprenons une coupe de 12% dans notre volume de travail, enfin nous l'apprenons officieusement lors d'un CCE en novembre dernier. Depuis, aucun message de notre Direction des Ressources Humaines, aucun de notre Président Directeur Général ni même de la Direction Générale de Radio France. Voilà. C'est ce que l'on appelle le manque de considération.
Il y a encore tellement à dire sur la situation nous concernant.

Zenzi Loose a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Zenzi Loose a dit…

Bonjour!

Juste pour info, est-ce que vous savez quand aura lieu le CE au cours duquel ce texte sera donné à connaître?
Car il y a déjà un CE lundi, mardi et mercredi qui arrivent (7, 8 et 9) apparemment. Mais ce n'est peut-être pas celui qui nous intéresse.

Zenzi

journalistesprecairesRF a dit…

Slt Zenzi,

On s'est peut-être trompé mais a priori le CEE et CA prévus sont les 14 et 15 janvier mais avec ce que tu nous dis, on va essayer de vérifier. La lettre partira avant.

A bientôt

journalistesprecairesRF a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
journaliste_motivé a dit…

merci pour cette initiative ! je suis aussi sur le "planning" de Radio France et je soutiens votre action. Comme d'autres l'ont déjà suggéré, il me semble que ce serait une bonne idée d'y associer les titulaires, qui seront forcément concernés par cette coupe budgétaire. Et je ne crois pas me tromper en disant que certains "jeunes" titulaires, récemment intégrés, connaissent trop bien la situation pour ne pas soutenir cette initiative.

CDDAnonyme a dit…

D'accord avec l'idée. Mais comme cela a déjà été dit, il me semble qu'une diffusion dans la presse dès le début serait opportune. J'ai bien peur qu'une simple lettre ouverte ait assez peu d'impact sur la direction....
D'autre part, je pense qu'il faudrait obtenir des réponses concernant la politique de la maison sur le recrutement des nouveaux CDD. y'aura-t-il encore cette année deux sessions avec à chaque fois 15 personnes. Si c'est le cas, cela signifie encore moins de travail pour chacun....

AutreCDDanonyme a dit…

D'accord avec tout ce qui est dit au-dessus. Beaucoup de collègues des autres médias connaissent le principe du "planning". Seulement, ils le connaissent vaguement. Ne sera-t-il pas bon de leur expliquer en détail et qu'ils le retranscrivent dans leurs publications ? Nous ne sommes pas une rédaction, certes, mais nous représentons plus de 100 journalistes. Ces -12% équivalent à un vrai plan social. Combien de rédactions dans le pays avec autant de journalistes ? On a une vraie force. Prenons-en conscience, battons-nous, et soyons forts.

Unknown a dit…

Rebonjour.

Le SNJ vient de rendre publique la lettre (http://www.snj-rf.com/Les-precaires-adressent-une-lettre-ouverte-a-la-direction-de-Radio-France_a1229.html). Est-ce prévu et voulu ? Le CCE a-t-il lieu aujourd'hui ?

Michel Davesnes a dit…

Bonjour,

Je suis un journaliste repenti et je vous souhaite à tous bon courage. Malheureusement, les précaires étant, par nature, inorganisés, la solution du problème est aussi entre les mains des journalistes titulaires et leurs syndicats. Il faut qu'ils prennent conscience que leur sort est lié au vôtre. Le volant de précarité qu'il y a dans les rédactions permet aux directions de tirer les salaires (de tous) vers le bas et revenir sur les avancées sociales obtenues par la lutte.

Seule la lutte et le rapport de force paient. Organisez-vous !

Solidairement
Michel Davesnes

PigisteAnonyme a dit…

Bonjour à tous,

Je me joins également à vous pour soutenir cette action. Mais comme d'autres je trouve qu'il faut diffuser la lettre dans la presse le plus vite possible. En tout cas, c'est vraiment une bonne idée, nous ne pouvions laisser passer cette coupe budgétaire sans rien dire !

l'auditeur a dit…

On parle de votre blog sur la page Facebook consacrée au combat de France Bleu Creuse pour le retour de son poste de titulaire. Un poste historiquement dédié à un ou une précaire. Un poste en moins pour vous...

Si vous voulez suivre ce combat, voici le lien :
http://www.facebook.com/pages/Contre-la-suppression-dun-poste-de-journaliste-%C3%A0-France-Bleu-Creuse/535468613149964

Bon courage à toutes et tous

Un auditeur fidèle

Unknown a dit…

Merci pour cette lettre!! Il faut que l'on se mobilise et que l'on fasse front tous ensemble. CDD sur le planning j'ai vu ma charge de travail fortement diminuer depuis quelques mois. Au niveau salaire, je gagnais mieux quand j'étais pigiste, Pôle Emploi est devenu un allié fidèle et indispensable à mon quotidien. Les frais à avancer pas toujours remboursés rapidement son devenus mon angoisse, mon compte en banque affiche un joli découvert... Il faut qu'on parle de ce système précaire certes, mais très souvent indispensable à la bonne marche de Noël comme l'ont prouvé nos récents contrats dans toutes les rédactions. La lutte continue !

Unknown a dit…

Je soutiens cette initiative en tant que CDD planning. Ne pas rogner sur notre budget "bouche trou" est bien la moindre des choses. Nous avons signé, certes, mais ceux qui ont décidé ces coupes n'ont pas connu les difficultés que certains vivent au quotidien sur le planning depuis des années, à attendre d'être intégré sans avoir pu construire une vie. D'autre part je m'interroge: Comment les antennes nationales et locales vont-elles pouvoir tourner correctement avec 12% de CDD en moins? Si la direction cherche à faire des économies, ce qui est parfaitement compréhensible en cette période de crise, je pense que nous pourrions lui donner des idées bien plus efficaces, nous qui faisons plusieurs fois le tour de France et connaissons de l'intérieur les fonctionnements et dysfonctionnements en particulier dans les antennes nationales.

Mme ODR a dit…

Oui nous sommes inquiets pour l'avenir et ça fait du bien pour une fois de le dire ! Bravo pour cette initiative!

tintinreporter a dit…

Avec un peu de retard, je me joins à vous pour soutenir cette initiative ! Je suis moi aussi CDD du planning et j'espère pouvoir continuer à travailler pour radio france sans avoir à me poser des questions financières chaque mois. Merci beaucoup et continuez !

Myriam a dit…

Bien d'accord avec vous, je soutiens l'initiative. Je suis à la technique depuis peu à radio france et sur ces postes c'est exactement la même logique. Apparemment il faut bien 5/6 ans de CDD au mois, voire à la semaine, avant d'esperer obtenir un CDI.

Bon courage à vous dans les actions ! je tenderai l'oreille pour les infos

yann a dit…

Reporter à France Inter, je soutiens évidemment votre initiative. Comme beaucoup de journalistes titulaires, je suis passé par le planning de Radio France et je sais que sans les CDD, les rédactions ne pourraient pas fonctionner. Courage à vous!

Colonel_moutarde a dit…

CDD du planning, je soutiens totalement cette action. Ras le bol de ce mépris permanent. Ne pas savoir comment boucler le mois, ne pas pouvoir faire le moindre projet d'avenir, une vie privée sacrifiée etc. Nous avons déjà les deux pieds dans la précarité, pas la peine d'en rajouter. Je pense aussi qu'une large diffusion est une bonne chose, pour que les auditeurs sachent. L'impact sur la direction n'en serait que plus grand. Et bravo à ceux qui ont rédigé cette lettre.

Unknown a dit…

Avec du retard moi aussi, je viens approuver cette initiative et le contenu de cette lettre.
Je suis au "planning" de Radio France et je pense qu'il nous faut, si ce n'est les améliorer, au moins défendre nos conditions de travail.

Aussi, comme d'autres l'ont dit auparavant, je pense aussi qu'il nous faut obtenir le soutien et le relais des titulaires de la maison pour faire passer ce message. Ce combat est celui de tous!

Par ailleurs, je suis complètement avec l'idée d'une tribune publiée dans la presse ou en tout cas publiquement.

Georgettelacddette a dit…

Je suis également sur le planning et soutient à 100% votre initiative... Je suis très inquiète des conditions de travail (de non travail plutôt) qui nous attendent... Et comme d'habitude nous sommes les premiers touchés... La direction nous considère comme une variable d'ajustement alors que nous lui retirons chaque jour les épines du pied. Nous ne pouvons pas nous laisser faire sans rien dire. Espérons que la direction nous entende... Merci à vous en tout cas!

Unknown a dit…

Votre initiative est heureuse car elle peut fédérer celles et ceux, les précaires, qui depuis des années permettent aux rédactions de fonctionner et de garantir aux auditeurs de Radio France une information et des programmes de qualité. Mais à quel prix ?

Car Radio France se comporte en patron voyou avec l’ensemble des précaires de Radio France et les journalistes en particuliers.

Après avoir attaqué en justice, malheureusement sans succès, l’accord CDD journalistes, qui permet d’exploiter et de jeter des professionnels taillables et corvéables, nous allons en 2013 retourner devant la justice.
Différentes actions judiciaires sur le recours abusif aux CDD sont envisagées sur les plans civil et pénal, (en substitution comme en nom propre).

Nous sommes déterminés à garantir les droits des salariés et à ce que Radio France ne s’engage pas dans un plan d’économie pénalisant durement les antennes et ceux qui les nourrissent, notamment les plus fragiles.

C’est en s’organisant que ces combats, la question du statut et les moyens, ont une chance d’être gagnés.
Continuez !

Unknown a dit…

Votre initiative est heureuse car elle peut fédérer celles et ceux, les précaires, qui depuis des années permettent aux rédactions de fonctionner et de garantir aux auditeurs de Radio France une information et des programmes de qualité. Mais à quel prix ?

Car Radio France se comporte en patron voyou avec l’ensemble des précaires de Radio France et les journalistes en particuliers.

Après avoir attaqué en justice, malheureusement sans succès, l’accord CDD journalistes, qui permet d’exploiter et de jeter des professionnels taillables et corvéables, nous allons en 2013 retourner devant la justice.
Différentes actions judiciaires sur le recours abusif aux CDD sont envisagées sur les plans civil et pénal, (en substitution comme en nom propre).

Nous sommes déterminés à garantir les droits des salariés et à ce que Radio France ne s’engage pas dans un plan d’économie pénalisant durement les antennes et ceux qui les nourrissent, notamment les plus fragiles.

C’est en s’organisant que ces combats, la question du statut et les moyens, ont une chance d’être gagnés.
Continuez !

Catherine Charvoux a dit…

Merci énormément pour ce courage et cette initiative!
Je suis pigiste à Radio France depuis peu et donc précaire parmi les plus précaires. Je n'ai jamais eu un grand attrait pour le planning, mais voir les choses se détériorer, me donne encore moins envie d'y postuler. Mais que faire d'autre lorsque l'on aime la radio et plus particulièrement celle du service public ? Quelques mois seulement dans cette grande maison ronde, et j'ai déjà perdu toute conviction et parfois toute envie dans ce métier. Ce combat me touche d'autant plus, que les précaires CDD, c'est vous aujourd'hui, moi et des dizaines d'autres de mes camarades demain. Nous sommes précaires pigistes, sur un siège éjectable, contraints de se taire, accepter, souffrir parfois, pour ne pas faire de vague. Souvent seuls, loin de chez nous, voir de son pays. Merci à vous, car ce soir, je me sens un peu moins seul.

Unknown a dit…

Je vois que cette maison tourne toujours aussi rond... Tentez d'autres aventures, restez affamés...